Bilan 2024 de l’Action sociale interministérielle : ce qu’il faut retenir
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Le ministère de l’Action publique, et plus particulièrement la DGAFP, a publié le bilan 2024 de l’Action sociale interministérielle (ASI). Comme chaque année, ce dispositif vient compléter l’action sociale ministérielle pour garantir à l’ensemble des agents publics un socle commun de prestations, qu’ils soient en activité ou retraités.
En 2024, l’ASI représente 141,5 M€ de crédits consommés, en hausse par rapport à 2023. Pour la grande majorité des bénéficiaires, les prestations répondent bien à leurs besoins : l’enquête réalisée début 2025 affiche un niveau de satisfaction compris entre 93 % et 97 %.
Petite enfance : plus de berceaux et une montée en charge
La réservation de places en crèche reste un pilier de l’ASI.
En 2024 :
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5 060 berceaux étaient disponibles au niveau national ;
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plus de 125 nouvelles places ont été créées ;
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la dépense atteint 38,3 M€, en hausse sensible par rapport à 2023.
Un groupe de travail dédié a permis d’avancer sur plusieurs chantiers : préparation du renouvellement du marché CESU, état des lieux des dispositifs existants dans les ministères, et actualisation prochaine du guide interministériel des crèches.
Logement : une année d’avancées structurantes
Le logement temporaire poursuit sa progression, avec 1,37 M€ exécutés (contre 0,75 M€ en 2023).
Les PFRH ont diversifié leurs partenariats pour répondre davantage aux besoins des agents.
Point marquant de l’année :
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le lancement, le 18 décembre 2024, de la plateforme « Le logement des agents publics », qui intègre notamment un simulateur d’aides.
Dans les DROM, un groupe de travail interministériel a formulé des recommandations qui seront discutées avec les organisations syndicales en 2025.
À noter également : une expérimentation en Guyane d’un dispositif de cautionnement locatif avec Cautioneo, couvrant à 100 % la cotisation des agents la première année.
Restauration : forte progression de la restauration interministérielle
Après plusieurs années en retrait, la consommation des crédits pour la restauration interministérielle (RIA) repart à la hausse :
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15,69 M€ en 2024,
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contre 11,1 M€ en 2023,
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3,7 M€ en 2022 et 2,4 M€ en 2021.
La « PIM-restauration », dispositif à réglementation commune, continue de soutenir les agents aux indices les plus faibles (IB ≤ 638 soit 539 en indice majoré).
Deux situations exceptionnelles gérées en 2024
L’année a été marquée par deux événements mobilisant fortement les équipes de l’ASI :
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La crise à Mayotte (déc. 2024 – janv. 2025)
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Mise en place de soutien psychologique, aide alimentaire, hébergements d’urgence, transferts vers La Réunion et la métropole.
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À La Réunion, la PFRH a pu accueillir des agents et leurs familles dans un gymnase équipé de 150 lits.
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Les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024
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Création de places en crèches spécifiques,
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renforcement du CESU 0-6 ans,
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augmentation des séjours enfants/adolescents,
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coordination interministérielle renforcée.
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Actions locales SRIAS : toujours très dynamiques
En complément, les SRIAS ont porté environ 355 actions locales en 2024, bénéficiant à plus de 131 000 agents pour une dépense de 6,68 M€ (AE).
Les ministères les plus représentés : Éducation nationale, Intérieur, Économie et Finances.
Perspectives 2025
Plusieurs chantiers vont se poursuivre ou se concrétiser :
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mise en œuvre des recommandations sur le logement dans les DROM,
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lancement du marché de cautionnement locatif en Guyane,
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actualisation du guide interministériel sur les places en crèche (marchés 2025-2029),
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poursuite des travaux sur la petite enfance.
Analyse CFDT
Pour la CFDT, le bilan 2024 de l’Action sociale interministérielle montre des avancées, mais aussi des points de vigilance.
Nous saluons la hausse des crédits, la montée en puissance des prestations liées à la petite enfance et du logement temporaire, ainsi que la création de la plateforme « Le logement des agents publics », attendue depuis longtemps par les personnels.
Malgré ces progrès, les besoins demeurent très largement supérieurs à l’offre, en particulier dans les territoires en tension (Île-de-France, Outre-mer). La question du logement doit rester une priorité absolue, notamment pour les agents aux rémunérations les plus modestes ou en mobilité contrainte.
La CFDT insiste également sur l’importance de renforcer l’accessibilité réelle des prestations : simplification des démarches, meilleure lisibilité, transparence dans l’attribution des places en crèches et des aides, harmonisation des pratiques des SRIAS.
Enfin, nous demandons une vigilance particulière sur l’impact des crises successives (Mayotte, JOP 2024) sur les conditions de travail et les besoins sociaux des agents. La solidarité interministérielle doit rester un pilier de l’action sociale.
La CFDT continuera d’exiger une action sociale plus ambitieuse, mieux financée et véritablement adaptée aux réalités vécues par les agents sur le terrain.
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