Budget 2026 : du casse-tête à la cacophonie !

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Jamais l’élaboration d’un budget n’a paru si périlleuse. Alors que les gouvernements précédents attendaient la rentrée de septembre, en règle générale, pour commencer à communiquer sur la préparation du budget de l’année suivante, le gouvernement Bayrou, lui, a mis le feu aux poudres dès la mi-avril lors d’une conférence sur les finances publiques.

Le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un calendrier accéléré qui doit permettre d’expliquer dès juillet comment il compte réaliser 40 milliards d’euros d’économies sur le budget 2026, sans hausse d’impôts.

Depuis ce coup d’éclat, les annonces se multiplient du côté de l’exécutif, comme autant de ballons d’essai.

La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a ainsi promis de fusionner ou de supprimer un tiers des opérateurs de l’État, à l’exception des universités, pour dégager 2 milliards d’euros à 3 milliards d’euros d’économies d’ici à 2027. Auditionnée devant une commission d’enquête du Sénat à la mi-mai, elle n’a toutefois pas été capable d’expliquer comment elle comptait arriver à ce résultat.

Vidéo d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, lors de son audition au Sénat, le 15 mai 2025 :


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Les retraités aussi sont dans le collimateur de l’exécutif. Le gouvernement laisse en effet entendre qu’il pourrait revenir sur le fameux abattement fiscal de 10 % pour frais professionnels, dont les retraités bénéficient au même titre que les actifs. Une mesure qui pourrait rapporter autour de 5 milliards d’euros, mais qui semble délicate politiquement et particulièrement dure socialement.

Plusieurs pistes sont aussi à l’étude du côté de la protection sociale (diminution du ticket modérateur, moindre prise en charge des arrêts maladie, nouvelles annonces sur les retraites…) avec un objectif global de 18 milliards d’euros d’économies. Là encore, la potion paraît très amère.

Les collectivités locales, quant à elles, attendent de voir quelles économies leur seront demandées.

Pour faire accepter tous ces efforts, le gouvernement, qui n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale, évoque l’idée d’un référendum sur le budget, sans que l’on sache s’il s’agit d’une piste sérieusement étudiée. Lors de sa dernière intervention télévisuelle, le président de la République n’y semblait pas favorable et évoquait plutôt une réforme du financement de la protection sociale en remettant dans le débat la fameuse TVA sociale.

De quoi donner le tournis…

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D’après l’article initialement publié par Syndicalisme Hebdo
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Pour mémoire :

Notre article du 07-05-25 : Le gouvernement veut supprimer un tiers des opérateurs de l’État

Notre article du 13-02-25 : Les agences de l’État en ligne de mire 

Notre article du 13-02-25 : Échaudés par les critiques, les militants de l’ADEME réagissent !

Notre article du 25-03-25 : Agences de l’Etat : le Sénat enquête

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