Depuis le 10 novembre, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année …

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Tant que l’égalité salariale n’est pas là, notre travail s’arrête ici

#10Novembre11h31 – Si l’on compare les salaires annuels des femmes et des hommes en France, les femmes gagnent en moyenne 15,4% de moins (INSEE). Cela signifie que symboliquement, à partir du 10 novembre à 11h31, les femmes cessent d’être payées pour le reste de l’année.

C’est la neuvième année consécutive que la newsletter Les Glorieuses (produite par Gloria Media) met en lumière cette réalité à travers un hashtag ou mot-dièse (cette fois-ci, #10Novembre11h31). Un symbole percutant qui vise à une prise de conscience collective, et un appel à agir adressé aux politiques et aux entreprises.

De quoi parle-t-on ?

Chaque année, le mouvement #10Novembre11h31 alerte sur les inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes. Pour comprendre ce que recouvre cette injustice, il faut regarder les chiffres. Trois indicateurs, tous issus de l’INSEE, coexistent. Ils reflètent des réalités complémentaires des inégalités de salaires en France. Voici ce qu’ils nous disent :

  • 14,2 % C’est l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes à temps plein, dans les secteurs public et privé, pour les entreprises de plus de 10 salarié·es. C’est ce chiffre qui est utilisé pour calculer la date symbolique du #10Novembre11h31, à partir du nombre de jours ouvrés en 2025 (251). À cette date et heure, les femmes cessent symboliquement d’être rémunérées pour le reste de l’année.
  • 3,8 % C’est l’écart de rémunération à travail égal, compétence égale, et dans un même établissement. Cet écart inexpliqué est une preuve directe de la discrimination. Il n’existe aucun facteur objectif extérieur pour le justifier.
  • 22,3 % C’est l’écart global tous temps de travail confondus, tous secteurs réunis, sur l’ensemble des salaires perçus dans l’année. Ce chiffre illustre une réalité structurelle : les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel, moins rémunérés, ou dans les secteurs sous-valorisés.

Et si on ne fait rien ? À ce rythme, l’égalité salariale ne sera atteinte qu’en 2167. Oui, dans 142 ans. Si l’on continue à ce rythme nous devrons attendre plus d’un siècle avant que les femmes et les hommes soient enfin payés à égalité.

Le rapport :

Publication aujourd’hui un rapport spécial, « Ce que valent les femmes – réduire les écarts de richesse entre les femmes et les hommes ». À travers ce dossier, nous montrons qu’il existe des initiatives concrètes qui font déjà bouger les lignes et dessinent un avenir du travail plus égalitaire.

La pétition – Soutenez le mouvement annuel pour l’égalité salariale

Chaque année, Les Glorieuses portent une pétition pour faire avancer des mesures concrètes vers l’égalité salariale. Trois leviers, simples et efficaces, peuvent tout changer :

1. Appliquer le principe d’éga-conditionnalité – Aucune entreprise ne devrait toucher d’argent public si elle ne respecte pas l’égalité salariale : nous devons conditionner l’accès aux marchés publics, subventions et avantages fiscaux à l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette mesure à coût zéro pour l’État est déjà recommandée par le Haut Conseil à l’Égalité.

2. Revaloriser les métiers à prédominance féminine – Les métiers essentiels, soin, éducation, sont majoritairement exercés par des femmes et restent parmi les moins bien rémunérés. Nous demandons une reclassification des métiers selon leur pénibilité, expertise et utilité sociale pour corriger ces inégalités criantes.

3. Instaurer un congé parental équivalent et obligatoire pour les deux parents – Parce que l’écart de salaire commence à la naissance du premier enfant, nous demandons un congé parental bien indemnisé, égalitaire et non négociable pour chaque parent. En cas de monoparentalité, la personne concernée pourra cumuler les deux congés. Inspiré des modèles suédois et espagnols, ce congé est un levier décisif pour briser les stéréotypes de genre et répartir équitablement les responsabilités parentales.

Ensemble, exigeons ces 3 mesures ambitieuses. Signez la pétition pour faire entendre votre voix :  LA PÉTITION ICI 

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