RDV salarial : Les raisons du mécontentement

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Rendez-vous salarial : Les raisons du mécontentement (19-06-18)

Le rendez-vous salarial a donc bien eu lieu ce lundi 18 juin, conformément aux engagements du Gouvernement de l’inscrire dans le cadre des discussions budgétaires 2019.
Dès la sortie de la réunion, la CFDT Fonctions publiques s’est exprimée pour dénoncer des mesures qui ne sont clairement pas à la hauteur de ce que les agents étaient fondés à attendre d’un tel rendez-vous, surtout après une année 2018 particulièrement négative pour leur pouvoir d’achat.
Nous commentons ici l’ensemble des différentes mesures annoncées par le Gouvernement. Beaucoup ne font que confirmer des annonces antérieures, et très peu sont concrètes. La somme de toutes ces mesures ne fait pas une mesure générale. Trop nombreux sont ceux qui ne bénéficieront en 2019 d’aucune mesure nouvelle !

Les mesures annoncées par le Gouvernement

  • La reprise du protocole de revalorisation des carrières « PPCR » au 1er janvier 2019 : depuis l’annonce du report d’un an des mesures négociées dans le cadre du protocole PPCR, la CFDT a agi et réagi pour obtenir que 2018 ne soit pas une année « blanche ». Le report laissera des traces. Cette annonce n’est en rien une mesure nouvelle, même si elle lève les inquiétudes qui sont le signe de la défiance qui s’installe entre le gouvernement et les agents de la Fonction publique. De plus, la revalorisation des grilles se doublait d’un engagement à mener régulièrement des négociations salariales indispensables pour maintenir, et même améliorer sur le long terme, la cohérence des carrières, entre autres par l’augmentation de la valeur du point d’indice.
  • Une revalorisation de 10 € du montant des jours monétisés au titre du Compte épargne-temps (CET) : c’est l’une des propositions portées par la CFDT, même si nous aurions voulu que le montant soit négocié plutôt que décidé unilatéralement par l’État, et que la mesure ne soit pas limitée aux seuls agents de la FPE et de la FPT. La CFDT aurait souhaité aussi qu’une véritable négociation s’engage sur la rémunération de l’ensemble du travail supplémentaire, car nombre d’agents publics n’ont pas accès au CET (notamment les personnels enseignants et d’éducation).
  • Une revalorisation des frais de mission et des frais kilométriques des agents publics : cette revendication était portée par la CFDT lors du rendez-vous salarial de 2017. Le Gouvernement tient donc son engagement -avec un an de retard- de revoir ces frais de mission et frais kilométriques pour qu’ils collent à la réalité des tarifs des hébergements (ce ne sont que des remboursements de frais engagés par les agents dans le cadre de leur travail).
  • La compensation à l’euro près de la hausse de la CSG : rien de nouveau, et la compensation n’est même pas calculée à l’euro près (le calcul se fait au 1er janvier sur la base de la rémunération de l’année N-1). Ce dispositif est inscrit dans les textes instaurant l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG (ICCSG). Ce que dénonce la CFDT, c’est qu’aucune revalorisation ne soit prévue au-delà du 1er janvier 2019.
  • Dans le cadre de la stricte compensation de la hausse de CSG, un ajustement technique pour corriger l’effet négatif du transfert primes- points : la CFDT était la seule organisation syndicale a soulever ce point. C’est donc une réponse à notre demande de correction, et ce devrait être la seule mesure à s’appliquer rétroactivement au 1er janvier 2018.
  • L’ouverture d’un chantier sur la protection sociale complémentaire des agents publics : c’est un engagement obtenu par la CFDT lors du rendez-vous salarial 2017. Il ne s’agit donc là encore que d’une confirmation.
  • La Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA) pour l’année 2017 : instaurée en 2008, la GIPA doit être mise en oeuvre par décret tous les ans. C’est une revendication portée par la CFDT car cette garantie individuelle permet de mesurer, avant de les compenser, les pertes de pouvoir d’achat subies par les agents.
  • L’ouverture d’un chantier pour améliorer l’accès au logement intermédiaire des agents publics : cette mesure n’est absolument pas concrète à ce stade. Il y a fort à craindre qu’elle se résume à l’élaboration d’une plateforme de réservation de logements. Cette plateforme est indispensable, mais elle devra être accessible sur l’ensemble du territoire et à l’ensemble des agents de l’État, de la Territoriale et de l’Hospitalière.
  • L’amélioration de l’aide à l’installation des personnels (AIP) pour les agents de l’État : cette mesure relève du champ de l’action sociale interministérielle et ne concernera que l’État. Les mandatés CFDT dans les instances de l’action sociale demandait cette revalorisation de longue date, mais à ce stade, elle reste à concrétiser.