Un réseau de sentinelles …

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En cas d’embouteillage, de panne ou d’accident, le personnel autoroutier d’ASF (Autoroutes du sud de la France), filiale de Vinci Autoroutes, doit consigner l’événement et diffuser l’information par tous les moyens : panneaux d’affichage, radio, réseaux sociaux… et en quelques minutes seulement.

Les délais de traitement des incidents sont contractuels, et l’État y veille. Sur ce réseau, qui inclut l’axe nord-sud, le plus fréquenté d’Europe, on dénombre 90000 véhicules par jour en moyenne, hors week-ends prolongés et périodes de vacances.

Lorsque cela se passe bien, les conducteurs n’ont pas forcément conscience des moyens humains et techniques à leur service.

Pourtant, les salariés d’ASF assurent surveillance et dépannage jour et nuit, sept jours sur sept, en trois-huit.

Et chaque semaine, le camion jaune d’un patrouilleur en intervention est heurté sur le parcours. Malgré des campagnes de sensibilisation déployées tout au long de l’année, qui en appellent à la responsabilité des conducteurs, c’est un combat quotidien.

Par Claire Nillus

Reportage photos
Bruno travaille au centre d’entretien d’Orange (Vaucluse) où il surveille une centaine de kilomètres de voies. Il vérifie tous les équipements : panneaux, aires d’autoroute et la voirie. En cas de travaux, de panne ou d’accident, c’est lui qui balise le périmètre d’intervention (rubalise, cônes), au risque de se faire renverser. © Emmanuelle Marchadour
© Emmanuelle Marchadour
Chaque jour, les patrouilleurs ramassent des déchets et objets en tout genre : branches, animaux, palettes mais aussi surfs, skis, vélos, fauteuils et autres valises échappées des coffres…© Emmanuelle Marchadour
Tout le monde est interconnecté en permanence. Bruno est en liaison avec le poste de contrôle. On l’envoie sur une zone en repérage, et tous les incidents qu’il signale sont consignés.© Emmanuelle Marchadour
Fin de tournée. On ne voit pas, quand on roule, la quantité de déchets que l’on évite ! C’est considérable. © Emmanuelle Marchadour
À Orange, dans l’un des neuf postes de contrôle du réseau ASF, les informations défilent en temps réel. En cas de problème, il faut s’assurer que les moyens sont déployés le plus rapidement possible. Les dépanneurs doivent intervenir en trente minutes au maximum pour une voiture, soixante pour un camion. © Emmanuelle Marchadour
Danielle est régulatrice au PC d’Orange. C’est elle qui géolocalise les personnes en panne ou accidentées. « La première chose à faire ? Les tranquilliser au téléphone et collecter des informations pour les secours (enfants en bas âge, personnes handicapées, animaux à bord…) ; ensuite, contacter le patrouilleur le plus proche, saisir les informations qui s’affichent sur les panneaux et sont transmises en simultané à la radio 107.7. » L’ensemble de ces opérations est effectué en moins de quinze minutes. © Emmanuelle Marchadour
À Vedène, près d’Avignon, ASF emploie 300 personnes. Avec 46 % des voix, la section CFDT est la première organisation syndicale. © Emmanuelle Marchadour
Samuel Beauchef, responsable des relations médias de Vinci Autoroutes : « Même si l’autoroute est cinq fois moins accidentogène que la route, les infractions sont permanentes. Exemple : l’usage du téléphone au volant. Le dernier Baromètre de la conduite responsable [Ipsos/Fondation Vinci Autoroutes 2023] révèle que 74 % des conducteurs utilisent leur smartphone en conduisant (SMS, appels, vidéos), et 67 % des utilisateurs sous-estiment la dangerosité du Bluetooth. » © Samuel Beauchef
Le Centre d’information trafic (CIT) de Vedène supervise 3 000 km de réseau autoroutier. Comme au PC sécurité, les opérateurs travaillent en trois-huit. Les équipes sont dimensionnées en fonction des prévisions du trafic. © Emmanuelle Marchadour
Stéphanie Thibaut, responsable info clients au CIT de Vedène, explique : « Trente-quatre types d’évènements possibles y sont répertoriés, chacun donnant lieu à une procédure spécifique. Exemples : voiture à contresens, congestion anormale du trafic, alertes météo ou encore… un accouchement ! ». © Emmanuelle Marchadour
107.7 FM est la fréquence radio des réseaux d’autoroutes. « Avec un émetteur tous les 12 ou 13 kilomètres, sans être sur place, nous sommes les yeux des automobilistes », explique Stéphane Fiaux, le rédacteur en chef de la station de radio. © Emmanuelle Marchadour
Toutes les quinze minutes, les journalistes délivrent une synthèse de l’état du trafic, avec un rappel toutes les sept minutes. Ils doivent donner beaucoup d’informations rapidement et rester audibles, car l’auditeur, qui est au volant, a une capacité d’écoute restreinte. À noter, le temps qui s’écoule entre le moment où les journalistes reçoivent l’information du poste de contrôle et celui où ils la diffusent ne doit pas excéder quatre minutes. © Emmanuelle Marchadour

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D’après l’article initialement paru dans CFDT Magazine
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