» Travailler plus pour gagner plus  » : le retour ???

Publié le

Selon une étude récente du ministère de la Fonction publique, 20 % des agents de la fonction publique manifestent le désir de travailler plus en échange d’une augmentation de leur rémunération. Ça donne l’impression de se retrouver en 2007 avec le slogan de Sarkosy : « travailler plus pour gagner plus”.

Cette étude intervient dans un contexte très particulier quand notamment Emmanuel Macron, dans ses vœux aux Français, a cité 17 fois le mot « travail », les invitant à « travailler davantage » pour régler magiquement tous les problèmes de notre société. Un contexte où, de plus, le gouvernement Attal prépare une réforme de la fonction publique, mettant notamment l’accent sur la rémunération au mérite.

Les chiffres de l’étude, basés sur les données de l’Insee, montrent que la proportion d’agents publics souhaitant travailler plus pour gagner plus est légèrement inférieure à celle des salariés du secteur privé, qui est de 27 %. Toutefois, il est notable que la majorité des agents publics interrogés (79 %) ne choisissent aucune des deux options proposées (travailler plus ou moins pour une rémunération différente). A noter que 5 % des agents publics interrogés préféreraient l’option inverse : travailler moins et moins gagner !

Cette aspiration est plus marquée au sein de la fonction publique territoriale (FPT), que dans la fonction publique hospitalière (FPH) ou celle de l’Etat (FPE). La FPT se distingue comme le secteur où cette volonté de travailler davantage est la plus marquée, avec 23 % des agents exprimant ce souhait, comparé à 17 % dans la FPH et 16 % dans la FPE. Cette tendance s’explique en partie par la nature des emplois moins qualifiés et moins rémunérateurs présents dans ce secteur.

L’étude met également en lumière les profils des agents publics qui aspirent à travailler plus. Il ressort que les contractuels en CDD, souvent à temps partiel, sont les plus enclins à cette demande, avec 34 % exprimant ce souhait, contre 18 % des contractuels en CDI et 17 % des fonctionnaires. De plus, cette aspiration est plus fréquente chez les jeunes, les hommes et les parents isolés : 22 % des hommes agents publics l’expriment, contre 19 % des femmes de la fonction publique. Ce souhait de travailler plus est exprimé par 29 % des agents de moins de 30 ans, 21 % des agents de 30 à 49 ans et 15 % des 50 ans et plus.

En ce qui concerne les métiers, ceux considérés comme moins qualifiés et moins rémunérateurs affichent une propension plus élevée à vouloir augmenter leur volume de travail. Par exemple, 29 % des ouvriers de la fonction publique, 26 % des agents de service ou des employés administratifs, et 25 % des aides-soignants et professions assimilées expriment ce désir. À l’inverse, seuls 13 % des cadres publics manifestent un tel souhait.

UFETAM – La Défense, le le 2 avril 2024

– – –