Une « indexation des salaires » s’impose pour maintenir l’attractivité de la fonction publique

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Le think tank Le Sens du service public publie une « contribution relative à la rémunération des agents publics » mettant en avant les « effets dans le temps du gel de la valeur du point d’indice ».

« Si la rémunération ne constitue qu’un des leviers de l’attractivité de la fonction publique, le gel de la valeur du point d’indice sur le temps long a fini par rendre quasi-inopérants les autres leviers d’actions, notamment, l’attrait pour les missions », écrit Le Sens du service public, groupe de réflexion composé de hauts fonctionnaires issus des trois versants de la fonction publique – cofondé par Johan Theuret, DGA de Rennes Métropole et ex-président de l’Association des DRH des grandes collectivités – dans une note publiée ce 17 janvier. Cette question de la rémunération, c’est évidemment une question de pouvoir d’achat, qui plus est dans le contexte actuel de forte inflation. Mais c’est aussi voire surtout, souligne cette note, une question de « considération que les pouvoirs publics accordent aux agents ».

Le document rappelle rapidement ce qu’ont été les politiques salariales des dernières années, marquées par le gel du point d’indice et par une architecture toujours plus complexe et moins lisible. Certes, malgré tout, « l’évolution de la rémunération des agents publics est restée positive notamment du fait des augmentations individuelles et catégorielles » : le salaire moyen a augmenté de 8,83% entre 2013 et 2020. Mais il reste inférieur à celui du secteur privé.  Et certes, le point d’indice a été augmenté de 3,5% en juillet dernier (voir notre article). Mais avec une inflation de 5,5%, cela ne signifie évidemment pas « une augmentation équivalente du pouvoir d’achat des agents publics ». Certes, il y a aussi eu des mesures sectorielles (Ségur, Beauvau de la sécurité…) mais celles-ci « renforcent les inégalités entre agents » et « n’ont pas évité le tassement des grilles indiciaires », considère le think tank.

Pendant ce temps, « la baisse du nombre de candidats aux concours révèle un manque d’attrait pour les métiers de la fonction publique » et « la sélectivité des recrutements externes ne cesse de baisser ». Selon un « mini-sondage » réalisé sur Linkedin par « Le Sens du service public, pour 71% des 1.284 répondants, « l’insuffisance de rémunération » constitue « la principale raison du manque d’attractivité des métiers publics ».

D’où la nécessité aujourd’hui d' »admettre la pertinence d’une formule d’indexation des salaires sur la base d’un indicateur partagé entre les employeurs publics et les partenaires sociaux, pour éviter les à-coups salariaux ». Il ne s’agirait pas d’indexer le point d’indice sur l’inflation, mais d’instaurer un mécanisme d’ascension salariale donnant davantage de visibilité aux agents.

La note suggère en outre que l’on s’intéresse à la possibilité ouverte par la loi de « rémunération à la performance collective », qui pourrait permettre d’instaurer « l’équivalent d’un intéressement collectif dans la fonction publique ». Enfin, elle relève la nécessité de « corriger les inégalités salariales entre les femmes et hommes ».

Par C.M. / Localtis

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D’après l’article initialement publié par Localtis
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