La conférence “travail et retraites” débute
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Alors que débute l’examen en séance publique du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), s’est ouvert, ce 4 novembre, la conférence “travail et retraites” annoncée par Sébastien Lecornu lors de son discours de politique générale. L’ensemble des organisation syndicales et patronales (à l’exception de la CGT) se sont retrouvées en début de matinée au ministère du Travail pour discuter du format et de la méthode de cette conférence.
À sa sortie, Marylise Léon affichait sa satisfaction : « La conférence sociale est un cadre de discussions qui nous va bien. C’est important de confronter nos points de vue sur le travail, entre les organisations syndicales et patronales. » Sur le fond, c’est aussi « l’occasion de mettre un coup de projecteur sur les travailleurs invisibles comme les agents des fonctions publiques ».
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Interrogé, il y a quelques jours, sur la méthode choisie, le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, affirmait vouloir « poser les bases d’une méthode de travail fondée sur l’écoute et la discussion, avec l’objectif partagé de construire un espace de dialogue ouvert et apaisé sur des enjeux structurels pour l’avenir des Français ».
Le travail comme clé d’entrée
Les contours de cette conférence ne sont pas encore connus à l’heure où nous écrivons ces lignes (1). Pour la CFDT, néanmoins, tout l’enjeu consiste à remettre le travail comme « clé d’entrée de tous les sujets à traiter » et d’avoir une délibération qui donne à voir les « choix d’avenir sur la question des retraites »… autrement dit, établir un « rapport d’hypothèses » sur ce que pourrait être une réforme du système.
Par Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo
1. Prochainement, nous reviendrons plus longuement sur les éléments clés de cette conférence.
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Privé – Public
Les enjeux du privé et ceux du public seront abordés, séparément. « Je tenais à ce que la fonction publique, avec ses spécificités évidemment, ne soit pas oubliée et soit pleinement intégrée à ce dialogue social » (ce qui n’avait pas été le cas lors du conclave), a souligné mardi, le ministre de la Fonction Publique, David Amiel, considérant que « les défis du monde du travail sont en bonne partie les mêmes dans le privé et dans le public, qu’il s’agisse des conditions de travail ou des grandes transitions démographique, numérique et environnementale » et en rappelant que « les injustices des retraites des femmes se posent également dans le secteur public« .
“Enfin, on va remettre les choses à l’endroit et parler des agents publics autrement que par le prisme budgétaire”, a abondé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. “Pour une fois, la fonction publique aura une place équivalente à celle du secteur privé, ce qui permettra de discuter du secteur public à un autre moment que le budget, renchérit la secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, Mylène Jacquot. On pourra enfin parler des agents publics comme des gens qui travaillent contrairement à ce que l’on peut parfois malheureusement entendre lors de l’examen des projets de loi de finances.”
Travaux et calendrier de la conférence :
Il est proposé que les travaux s’organisent autour des trois grandes thématiques :
- Travailler mieux : améliorer la prévention, des conditions et de la qualité de vie au travail dans une logique de performance sociale et économique, dans un contexte où le rapport au travail change ;
- Favoriser l’emploi qualifié et la construction de réels parcours professionnels, adaptés tant aux besoins en compétences des entreprises, singulièrement dans l’industrie, qu’offrant une réelle progression tout au long de la carrière ;
- Penser l’avenir des retraites : interroger les évolutions du système de retraite, y compris dans sa gouvernance et le besoin de maintenir en emploi les salariés expérimentés, avec des transitions professionnelles adaptées et l’encouragement de la poursuite d’activité pour les salariés qui le souhaitent.
Une première réunion plénière devrait avoir lieu début décembre au Conseil économique social et environnemental (CESE), qui accueillera les travaux eu égard à son rôle dans la représentation des forces sociales et de la société civile de notre pays. Les travaux se poursuivront ensuite par des séances de travail (plénières et ateliers) sur ces différents thèmes, organisées régulièrement jusqu’à l’été 2026, et animées par des personnalités qualifiées, avant de s’achever par l’organisation d’une grande conférence de clôture.
De premières restitutions seront présentées, par ailleurs, lors d’une réunion intermédiaire au printemps 2026. Les débats qui auront lieu pendant la Conférence pourront s’articuler avec les sujets de négociations prévus dans l’agenda social autonome des partenaires sociaux si ces derniers le souhaitent.
La conférence est coordonnée par Jean-Denis Combrexelle, avec l’appui de deux autres garants, Anne-Marie Couderc et Pierre Ferracci, qui incarnent à eux trois le rôle de l’État comme facilitateur du dialogue social et le paritarisme à la française. Ils auront la charge de coconstruire avec les partenaires sociaux le programme de chaque atelier.
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