Les syndicats européens se mobilisent contre l’austérité

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Le 13 octobre, des milliers de manifestants ont défilé à Paris et dans les territoires. Ils répondaient à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (à laquelle est affiliée la CFDT) et de l’intersyndicale française. Ensemble, ils dénoncent les politiques d’austérité en Europe et appellent à une refonte de la gouvernance économique de l’UE.

D’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Suède ou encore de Turquie : ils étaient plus de mille syndicalistes, venus d’une vingtaine de pays, à s’être donné rendez-vous dans le cortège parisien, aux côtés de leurs homologues français. Les drapeaux de la DGB (Allemagne) côtoient ceux de l’UGTP (Portugal) et de l’ÖGB (Autriche). D’une même voix, ils ont appelé de leurs vœux une Europe plus juste, plus solidaire et porteuse de progrès social. Une perspective malheureusement loin d’être à l’ordre du jour des institutions européennes…

Alors que les questions budgétaires seront au menu des discussions du Parlement européen dès la semaine prochaine, des mesures d’austérité pourraient être annoncées. Un très mauvais signal envoyé aux travailleurs et aux travailleuses des 27 pays de l’Union, frappés de plein fouet par l’inflation depuis plus d’un an. « Ce dont nous avons besoin, ce sont des investissements publics massifs dans des emplois de qualité, dans l’industrie, dans des services et des transports publics accessibles à tous et toutes et, bien sûr, dans la transition écologique, affirme Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES). L’austérité est une impasse. »

La réduction des déficits publics ne peut résumer le projet européen

« La réforme budgétaire envisagée aujourd’hui ne porte que sur des objectifs chiffrés. Or la réduction des déficits publics ne peut pas résumer le projet européen, alerte Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. L’Union européenne doit construire le monde de demain et ne pas seulement gérer l’intendance. Le monde de demain, ce sont des services publics accessibles et partagés, des droits sociaux qui convergent, des inégalités qui diminuent. Bref, la gouvernance économique doit viser des objectifs de progrès social. »

« Les règles budgétaires doivent être revues au regard des évolutions de notre monde et des épreuves que nous traversons, le Covid ou le dérèglement climatique. Elles doivent permettre de préparer l’avenir des générations futures », insiste Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC ( Confédération des syndicats chrétiens – Belgique). « Nous demandons que la suspension des règles budgétaires de l’UE soit prolongée d’un an afin de laisser le temps d’engager un véritable débat sur les conséquences et les alternatives au retour de l’austérité », complète Pepe Álvarez, secrétaire général de l’UGT (Union générale des travailleurs – espagnole).

Rendez-vous à Bruxelles le 13 décembre

Ces revendications, la CES et ses affiliés continueront de les porter, devant les instances européennes et devant leur gouvernement respectif. « Nous le ferons dès ce lundi lors de la Conférence sociale », précise Marylise. Les syndicats européens se retrouveront eux le 13 décembre prochain, à Bruxelles pour une nouvelle journée de mobilisation.

Par Guillaume Lefèvre – Journaliste

 

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