Mobilisation du 18 septembre : “La CFDT attend des réponses de la part du gouvernement”

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Les militants de la CFDT ont été nombreux dans les rues, ce 18 septembre, pour faire entendre leur voix face aux orientations budgétaires. “Les travailleurs ne doivent pas être les seuls à payer la facture”, a rappelé Marylise Léon, en tête du cortège parisien. L’intersyndicale réunie le 19 septembre dans la matinée laisse jusqu’au 24 septembre au Premier ministre “pour revenir vers les syndicats avec des propositions”, sans quoi elle décidera d’une nouvelle date de mobilisation.

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Devant l’opéra Bastille, sur la place du même nom, à Paris, les militantes et militants CFDT sont très nombreux à avoir revêtu leur chasuble orange et à se regrouper derrière les camions de l’Union régionale interprofessionnelle (URI) Île-de-France et des différentes fédérations professionnelles. Les pancartes, elles, fleurissent : « Non au “musée des horreurs” », peut-on lire du côté du point de rassemblement des Santé-Sociaux, « Des ressources ? Demandez à la Bourse » du côté d’Interco ou encore, vue plus tard dans le cortège, « Paradi$ fiscaux = enfers sociaux ».

Catherine est salariée de l’Établissement français du sang (EFS) en Île-de-France. Pour elle, impossible de louper la manifestation du jour : « Il faut montrer notre force, et que l’on n’est pas content face à ce budget qui va à l’encontre des intérêts des travailleuses et des travailleurs ! » D’un point de vue plus professionnel, le futur projet de budget de la Sécurité sociale revêt une importance capitale car une partie du financement de l’EFS en dépend : « On nous dit qu’il n’y aura pas d’impact, mais bon… », souligne-t-elle, dubitative, alors que les défis à relever sont importants : « Nous sommes en sous-effectif à l’EFS ; la moitié des effectifs a moins de cinq ans d’ancienneté. Nos salaires sont déconnectés de la réalité du marché du travail… »

Catherine (à gauche avec sa pancarte) est salariée de l’Établissement français du sang en Île-de-France.© Syndheb
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Le sentiment de ne pas être écouté

Un peu plus loin, Agnès, professeur des écoles dans les Hautes-Pyrénées (Occitanie), brandit une pancarte « Réparer les toits, pas casser nos droits » : « On continue de casser le service public, nos salaires et nos conditions de travail se dégradent, ce n’est plus tenable. Or la colère est déjà là depuis plusieurs années », ajoute-t-elle. « Quand on voit la mobilisation contre la réforme des retraites de 2023 pour ne rien obtenir… les gens ont le sentiment de pas être écoutés. »

Agnès est militante de la CFDT Éducation Formation Recherche publiques et enseignante en Occitanie.© Syndheb
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Tenant la banderole de la Fédération CFDT des Banques et Assurances, Bruno Pantanella, un de ses secrétaires nationaux, est dans l’expectative : « On attend de voir ce qui va se passer, qu’est-ce qui sera fait pour équilibrer le budget et récupérer les ressources que l’on peut récupérer, sans taper toujours sur les salariés. »

Un avertissement clair adressé au gouvernement

« J’attends du gouvernement qu’il renonce à une nouvelle réforme de l’assurance chômage », a averti Marylise Léon, en tête du cortège parisien. Soulignant l’avertissement clair adressé par la rue au gouvernement, elle rappelle son attachement à « une taxation des hauts revenus, qui est un élément de justice fiscale, mais aussi pour une question démocratique d’acceptabilité des efforts par les uns et les autres ». Et ajoute : « Il faudra aussi aborder sérieusement la question des aides aux entreprises. Certaines sont justifiées mais pour d’autres, il faut regarder à quoi elles servent et comment elles sont utilisées. » Selon la secrétaire générale de la CFDT, « il y a une colère qui gronde. Les travailleurs ne doivent pas être les seuls à payer la facture ». « La CFDT attend des réponses de la part du gouvernement ! », prévient-elle.

Plus de 250 lieux de mobilisation ont été recensés ce jeudi 18 septembre, et au moins 500 000 personnes ont manifesté en France, dont au moins 55 000 à Paris. De quoi faire passer le message ? Dans la soirée, l’actuel Premier ministre, Sébastien Lecornu, a fait paraître une déclaration : « Les revendications portées par les représentants des organisations syndicales et relayées par les manifestants dans les cortèges sont au cœur des consultations que j’ai engagées. Je recevrai à nouveau les forces syndicales dans les jours qui viennent. » Entre-temps, l’intersyndicale s’est réunie afin d’envisager les suites à donner à cette mobilisation. Les échanges se poursuivaient ce 19 septembre au siège de la CGT.

Par Fabrice Dedieu
Journaliste

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D’après l’article initialement publié par Syndicalisme Hebdo
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Une pétition toujours en ligne

Dans la foulée des annonces budgétaires du Premier ministre, le 15 juillet dernier, l’intersyndicale avait dégainé une pétition (lien ci-dessous) visant à afficher son opposition aux mesures envisagées, au premier rang desquelles figurent la suppression de deux jours fériés, de nouvelles coupes dans les services publics, une remise en cause du droit du travail ou encore une énième réforme de l’assurance chômage. À ce jour, cette pétition, lancée au cœur de l’été, a récolté plus de 388 000 signatures…

Je signe la pétition pour exiger l’abandon immédiat de ces mesures.

Relayez et signez la pétition

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D’après l’article initialement publié par Syndicalisme Hebdo
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Pour mémoire : 

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