Nouvelles réglementations sur les équipements des cyclistes : feux clignotants interdits !

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Depuis novembre 2024, un décret a modifié le Code de la route pour encadrer les équipements lumineux des cyclistes et des utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés. Cette réglementation, bien que visant à renforcer la sécurité routière, suscite des débats, notamment concernant l’interdiction des feux clignotants sur les vélos.

Ce décret n°2024-1074 met en application certaines mesures du Plan vélo et mobilités actives du 14 septembre 2018, du Plan vélo et marche du 5 mai 2023, ainsi que du Plan national pour mieux réguler les trottinettes électriques. Il vise à améliorer la visibilité des cycles et engins de déplacement personnel motorisés, en autorisant l’installation de dispositifs d’éclairages ou de signalisation complémentaires sur le cycle et sa remorque, sur l’engin de déplacement personnel motorisé (EDPM), ou portés par le conducteur. Il vise également à permettre la circulation à deux de front, sans obligation de se rabattre, sur les voies vertes, aires piétonnes et zones de rencontres.

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Principaux changements introduits par le décret
  1. Interdiction des feux clignotants arrière :
    • Désormais, les feux arrière des vélos doivent être fixes, tout comme les phares avant.
    • Cette mesure, motivée par le risque d’éblouissement des autres usagers de la route, expose les contrevenants à une amende de 11 euros.
  1. Encouragement des équipements complémentaires :
    • Les cyclistes peuvent équiper leurs vélos ou porter des dispositifs supplémentaires, tels que feux stop, feux de position, clignotants pour les changements de direction, et autres dispositifs fluorescents ou rétro-réfléchissants.
    • Ces ajouts visent à améliorer la visibilité dans toutes les conditions de circulation.
  1. Flexibilité pour les zones partagées :
    • La circulation à deux de front est désormais autorisée sur les voies vertes, zones de rencontre et aires piétonnes, offrant une adaptation pour les cyclistes en milieu partagé.
Réactions et controverses

L’interdiction des feux clignotants a provoqué des réactions mitigées parmi les usagers :

  • Pour certains cyclistes, les feux clignotants sont essentiels pour attirer l’attention des automobilistes, notamment sur des routes peu éclairées ou dans des conditions de faible visibilité.
  • Études et témoignages :
    • Des études internationales (universités de Brunel et Deakin) montrent que les feux clignotants permettent aux conducteurs de mieux évaluer la distance des cyclistes.
    • Des usagers et experts, tels qu’Arnaud Sivert de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), estiment que ces dispositifs sont des outils efficaces pour alerter des dangers et prolonger l’autonomie des batteries.
Critiques des associations cyclistes
  • Les associations, comme la FUB et Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), déplorent l’absence de concertation avec l’État avant l’adoption du décret. Elles proposent des alternatives, comme un seuil maximal d’éclairage pour éviter l’éblouissement tout en maintenant la sécurité.
  • Comparaison avec d’autres pays : l’Allemagne, par exemple, autorise les feux clignotants avec une limite d’éclairement de 10 lux à 10 mètres en milieu urbain.
Sécurité routière : un enjeu prioritaire

Avec 221 décès de cyclistes recensés en 2023, ces mesures s’inscrivent dans une démarche de réduction des accidents graves et mortels. Toutefois, l’équilibre entre sécurité collective et adaptation aux besoins individuels reste un défi.

En matière de sécurité, si une mesure est largement partagée, elle en est beaucoup plus efficace ! L’État devrait revoir son texte en s’inspirant de ce qui se fait de mieux dans d’autres pays.

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