Rapport COR 2025 : un système de retraite en déficit durable, mais maîtrisé à long terme

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Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a publié son rapport annuel en juin 2025. Il dresse un état des lieux complet du système de retraite français à l’horizon 2070. Que retenir pour les agent·es publics et les salarié·es ?

Un déficit structurel… mais sans emballement

En 2024, le système de retraite (régimes de base + complémentaires) affiche un déficit de 1,7 milliard d’euros, soit –0,1 % du PIB. Et ce déficit devrait s’aggraver dans les prochaines décennies, pour atteindre –1,4 % du PIB en 2070 si les règles restent inchangées.

Mais attention : les dépenses de retraite (en % du PIB) restent globalement stables. Elles passent de 13,9 % en 2024 à 14,2 % en 2070. Pas de dérapage incontrôlé, donc.

Pourquoi ce déficit persistant ?

Plusieurs facteurs jouent :

  • Les ressources diminuent (de 13,9 % du PIB en 2024 à 12,8 % en 2070), en lien avec la baisse des effectifs publics, les exonérations de cotisations et une démographie moins favorable.

  • L’âge moyen de départ à la retraite recule (62,9 ans en 2023, 64,6 ans prévu en 2070), ce qui diminue les dépenses de retraites.

  • Les pensions progressent moins vite que les salaires, faisant baisser les taux de remplacement pour les salarié·es du privé et les fonctionnaires.

Des retraité·es moins bien loti·es ?

Le niveau de vie moyen des retraité·es resterait supérieur à celui de nombreux pays européens, mais il baissera relativement par rapport à l’ensemble de la population : de 97 % en 2022 à 87,5 % en 2070.

Le COR pointe un effet générationnel (« effet noria ») : les nouvelles générations de retraité·es percevront en moyenne des pensions plus élevées, mais l’écart avec les actifs continuera de croître.

Quels leviers pour rééquilibrer ?

Le rapport liste plusieurs options, aux effets très différents :

  • la modération de la progression des pensions nettes de prélèvements ;
  • la hausse des contributions retraites des salariés ;
  • la hausse des contributions retraites des employeurs ;
  • le recul de l’âge de départ à la retraite

Le COR rappelle que seul le report de l’âge de départ est porteur d’un effet économique positif (augmentation de l’emploi, du PIB). Selon le COR, les autres options, c’est-à-dire la modération de la progression des pensions et la hausse des cotisations sont « récessives ». Le COR estime qu’en réduisant le revenu, elles affectent le pouvoir d’achat des ménages, ce qui a un impact sur la consommation et finit par affaiblir le PIB. L’augmentation des cotisations employeurs a un effet sur le coût du travail, ce qui réduit l’investissement et l’emploi et donc aussi le PIB. 

A noter que ces voies ne sont pas exclusives les unes des autres et peuvent donc être combinées, pour le financement du déficit des retraites.

Et maintenant ?

Le COR appelle à une remise à plat des hypothèses démographiques (fécondité, immigration, espérance de vie), notamment en vue des échéances électorales de 2027. Les projections restent sensibles à de nombreuses incertitudes économiques (croissance, emploi, productivité…).

Ce rapport montre une fois de plus que notre système de retraite est sous pression. Pour la CFDT, il est essentiel de garantir un système juste, lisible et financé équitablement. Cela passe par une vision d’ensemble des finances publiques, mais aussi par une revalorisation des carrières et des salaires, en particulier dans la fonction publique.

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Pour mémoire :

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