Accidents à répétition sur les routes et création du délit d’« homicide routier » : un signal enfin envoyé ?
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Encore un véhicule de la DIR-A percuté par un camion : ce lundi 1er juillet 2025, un nouvel accident a encore frappé nos collègues de la DIR-A (Direction Interdépartementale des Routes Atlantiques).
Un chauffeur de poids lourd, un homme de 35 ans, s’est endormi au volant de son camion. Celui-ci s’est déporté sur la droite jusqu’à percuter violemment le véhicule orange de la DIR-A stationné sur la bande d’arrêt d’urgence de la RN10 à Champniers (Charente). Il a ensuite roulé sur quelques mètres avant de prendre feu. Par chance, l’agent en charge de la signalétique n’était pas dans le véhicule au moment de l’impact et a échappé au pire. Il n’a pas été blessé, tout comme le conducteur du poids lourd. (Voir article de la Charente Libre)
Photo : Paul André
Photo : Paul André
Cet accident s’ajoute à une série dramatique : trois autres accidents ces deux derniers mois ont coûté la vie à deux agents des DIR-CE et DIR-NO. Un lourd tribut payé par celles et ceux qui, chaque jour, veillent à la sécurité de tous sur nos routes et autoroutes.
Face à ces drames trop fréquents, la question de la responsabilité et des sanctions revient plus que jamais au cœur du débat.
Un nouveau cadre juridique pour qualifier la gravité de ces actes
Le même jour, le Parlement a définitivement adopté la création d’un délit d’« homicide routier ». Désormais, les conducteurs responsables d’accidents mortels avec circonstance aggravante (alcool, stupéfiants, excès de vitesse, défaut de permis, usage du téléphone, etc.) ne seront plus poursuivis pour « homicide involontaire », mais bien pour « homicide routier ». Une évolution réclamée de longue date par les familles de victimes et de nombreuses associations.
Bien entendu, avant toute enquête, il n’est pas question ici de mettre en accusation pour « homicide routier », le chauffeur du camion impliqué dans l’accident de ce 1er juillet en Charente.
Cette réforme n’alourdit pas les peines (passible de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, une peine élevée à dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros au-delà de deux circonstances aggravantes), mais change profondément le regard porté sur ces comportements : il ne s’agit plus d’« accidents » au sens banal du terme, mais d’actes criminels lorsqu’ils sont commis en conscience et en violation grave du Code de la route.
Un message pour nos collègues et pour la société
Ce texte de loi, bien que parfois qualifié de « symbolique », envoie un signal clair : tuer ou blesser gravement sur la route en méprisant délibérément les règles, ce n’est pas de la malchance, c’est un acte criminel. Pour nos collègues des routes et autoroutes, souvent exposés et invisibles, c’est une reconnaissance importante.
La CFDT-UFETAM continuera à se mobiliser pour la sécurité de toutes et tous sur le réseau routier et pour rappeler que derrière chaque gilet orange, il y a des vies qu’il faut protéger.
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Pour mémoire :
Notre article du 15-05-25 : Tragique accident sur la RN1104 : un agent de la DIRIF perd la vie dans l’exercice de ses fonctions
Notre article du 27-05-25 : DIRIF : Tragique accident sur la RN 1104
Notre article du 12-06-25 : Audience avec le ministre Philippe Tabarot (10 juin 2025) : déclaration CFDT
Notre article du 13-06-25 : Un camion de balisage de la DIRCE percuté par un semi-remorque
Notre article du 24-06-25 : Sécurité des agents des routes : lancement de la campagne nationale
Notre article du 25-06-25 : Dans l’Eure, un agent de la DIRNO de 24 ans meurt fauché par une camionnette sur une route nationale
Notre article du 26-06-25 : Réunion d’urgence au ministère : des paroles émues, mais toujours pas d’actes concrets !
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