Groupe de travail IA dans la fonction publique : la CFDT exprime ses exigences
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L’IA n’est plus un horizon lointain : elle est déjà massivement utilisée, souvent sans cadre, dans des services publics sous tension. Face à cette mutation, la CFDT ne cède ni à l’ivresse technicienne ni à la nostalgie du “c’était mieux avant”. Elle demande que nos employeurs publics reprennent la main : clarifient les objectifs, garantissent les droits et fassent en sorte que ces outils servent les agents — et non l’inverse.
L’intelligence artificielle (IA) arrive dans tous les métiers publics : gestion RH, relation à l’usager, contrôle, justice, santé, éducation, finances publiques, sécurité, environnement, etc. Elle peut libérer du temps utile, améliorer la qualité de service et renforcer l’égalité d’accès. Elle peut aussi dégrader le travail, invisibiliser l’expertise des agents, intensifier la surveillance, créer des biais et aggraver notre bilan carbone si elle est mal pensée.
Dans le cadre de l’agenda social 2025, au sein du groupe de travail du 8 octobre, la CFDT a pu exprimer ses exigences pour obtenir un déploiement utile, maîtrisé, transparent, concerté et respectueux des droits dans les trois versants de la Fonction publique.
Pas d’IA “solution magique”
Nous avons alerté sur les promesses faciles. Les “gains de productivité” et le “temps libéré” n’ont de sens que mesurés et réaffectés à des missions à forte valeur humaine (accueil, relation usagers, expertise). Nous dénonçons aussi une approche qui serait trop technocentrée qui ignorerait la complexité administrative, la dégradation des services en territoires périurbains et ruraux et… la santé au travail, grande absente de ce groupe de travail alors qu’elle doit entrer de plain-pied dans le Plan santé au travail (PNST) 2025-2028.
L’angle mort climatique
La CFDT Fonction Publique veut une évaluation environnementale pour chaque projet (énergie, matériel, cycle de vie). Par la loi, les syndicats sont des partenaires à part entière sur ces sujets, au même titre que pour l’arrivée de nouvelles technologies dans les services.
Et maintenant ?
La DGAFP poursuit ses travaux “IA en GRH”. Nous veillerons à ce que la stratégie dépasse le seul périmètre SIRH pour couvrir l’ensemble de nos outils de travail mis à disposition des agents, avec une gouvernance partagée et des indicateurs publics sur le “temps libéré”. Nous veillerons également à porter nos revendications sur l’ensemble des enjeux liés à l’IA — notamment, mais pas seulement : emploi et compétences, conditions de travail, souveraineté, soutenabilité et choix technologiques.
Rendez-vous le 16 décembre 2025 pour une séance dédiée au déploiement éthique : gouvernance, dialogue social, formation, accompagnement
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Pour mémoire :
- Article du 14-08-25 : Service public et intelligence artificielle : opportunité ou danger ?
- Article du 30-06-25 : Intelligence artificielle et égalité professionnelle dans la fonction publique : la CFDT engage le dialogue
- Article du 13-03-25 : Intelligence artificielle dans la Fonction publique : opportunités et enjeux
- Article du 21-11-24 : Intelligence artificielle et dialogue social
- Article du 31-10-24 : Intelligence Artificielle et environnement : un défi écologique pour nos services publics
- Article du 19-09-24 : IGN : « Cartographier l’Anthropocène » – A l’ère de l’Intelligence Artificielle
- Article du 01-08-24 : Les Français et l’Intelligence artificielle (IA)
- Article du 03-06-24 : Intelligence artificielle (IA) : vers une révolution de nos services publics ?
- Article du 12-05-23 : Intelligence Artificielle, que fait l’Union Européenne ?
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D’après l’article initialement publié par L’UFFA-CFDT
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