SMIC revalorisé : les bas salaires de la Fonction publique directement impactés
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Au 1er janvier 2026, le SMIC sera revalorisé de 1,18 %. Concrètement, le salaire minimum horaire brut passera de 11,88 € à 12,02 €, et le SMIC mensuel brut pour un temps plein atteindra 1 823,03 € (SMIC mensuel net : 1 443,11 €)., contre 1 801,80 € aujourd’hui (SMIC mensuel net : 1 426,30 €).
Une hausse du SMIC au 1er janvier… sans coup de pouce
Cette augmentation concernera plus de deux millions de salariés.
Cette revalorisation résulte de la formule légale, basée sur l’inflation et l’évolution des salaires. Le gouvernement aurait toutefois pu décider d’aller plus loin en accordant un « coup de pouce » supplémentaire. Il a choisi de ne pas le faire, en s’en tenant strictement aux recommandations du groupe d’experts sur le SMIC.
La CFDT toujours mobilisée pour le pouvoir d’achat
La CFDT regrette ce choix minimaliste. Lors de son audition devant le groupe d’experts, elle a clairement demandé une revalorisation plus ambitieuse afin de soutenir immédiatement le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes. Cette demande n’a pas été entendue.
Si la CFDT s’oppose à toute modification de la règle automatique de revalorisation du SMIC, elle soutient en revanche la proposition visant à réformer les exonérations de cotisations patronales.
Comme le rappelle Luc Mathieu, secrétaire national CFDT chargé des rémunérations :
« Les exonérations de cotisations ont été mises en place pour favoriser l’emploi. Si leurs effets ne sont pas avérés, il n’y a aucune raison de les maintenir. »
Pour la CFDT, la lutte contre les bas salaires doit aussi passer par une véritable dynamique de négociations salariales, dans les branches comme dans les entreprises, afin de revoir les grilles de rémunération et éviter que de plus en plus de salaires ne se retrouvent collés au SMIC.
« Le problème, ce n’est pas un SMIC trop élevé, ce sont des salaires trop bas. Beaucoup de salariés n’ont toujours pas rattrapé l’inflation de ces dernières années », insiste Luc Mathieu.
L’urgence est bien réelle.
Des conséquences directes pour les agents publics les moins rémunérés
Cette revalorisation du SMIC aura également des effets dans la Fonction publique. La valeur du point d’indice, toujours fixée à 4,92278 €, reste inchangée. Résultat : les traitements correspondant aux premiers échelons de la catégorie C passent en dessous du SMIC.
Pour respecter le salaire minimum légal, l’administration devra donc verser une indemnité différentielle (Décret n°91-769 du 02-08-91) à compter du 1er janvier 2026 :
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aux agents des cinq premiers échelons de l’échelle C1 (voir extrait de grille ci-dessous) ;
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et aux agents des trois premiers échelons de l’échelle C2. (voir extrait de grille ci-dessous)
Une situation qui illustre, une nouvelle fois, le décrochage des grilles indiciaires par rapport à la réalité du coût de la vie.
Une réforme des grilles indiciaires toujours attendue
La CFDT est défavorable à la mise en place d’une indemnité différentielle qui permet d’éviter des rémunérations inférieures au SMIC en complétant le traitement indiciaire des agents concernés pour atteindre le SMIC. En effet, cette indemnité différentielle n’est pas prise en compte dans le calcul de la retraite.
Pour la CFDT, cette situation n’est pas une fatalité. Elle réclame depuis des années une refonte en profondeur des grilles indiciaires, régulièrement annoncée par les différents ministres de la Fonction Publique mais sans cesse repoussée pour des raisons budgétaires.
Les agents publics, en particulier les plus modestes, ne peuvent plus se contenter de mesures temporaires ou d’ajustements techniques. Il est temps d’engager des décisions structurelles pour garantir des rémunérations dignes et reconnaître le travail de toutes et tous.
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Les échelons fonction publique concernés :

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