Infobésité, pénibilité numérique et risques psychosociaux

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En moyenne, les travailleurs reçoivent 144 e-mails par semaine, un chiffre qui monte à 331 pour les dirigeants d’entreprise. Cette surcharge informationnelle a des conséquences nocives sur la santé des actifs, pouvant aller jusqu’au burn out.

Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN) :

Ce premier Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN) a été réalisé par Mailoop, spécialisée dans l’analyse des pratiques numériques. Pour le mener à bien, la start-up a analysé 58 millions de métadonnées d’e-mails de plus de 9 000 personnes (l’analyse « Référentiel 2023 » est en pièce jointe).

La barrière entre les sphères professionnelle et personnelle floutée par le numérique

Le constat de cette étude est sans appel : les notifications constantes reçues par les travailleurs dégradent la qualité du travail, car plus de 70 % des individus interrompent ce qu’ils font lorsqu’ils en reçoivent un. Sur les 144 e-mails reçus de manière hebdomadaire, plus de la moitié reçoit une réponse dans l’heure qui suit, et quasiment 10 % en moins de 5 minutes.

Selon l’étude, 31 % des employés sont hyperconnectés : ils se connectent après 20 heures plus de 50 fois pendant une année, ce chiffre passe à 117 soirées pour les dirigeants. La période de pandémie a accentué le phénomène en rendant le numérique encore plus important dans le monde professionnel. Les auteurs de l’étude dénoncent également la démocratisation des outils collaboratifs, qui ont engendré une prolifération des voies de communication et des moyens d’échange.

« Ce mille-feuille communicationnel entraîne un effet rebond du nombre de messages et un zapping permanent entre les canaux, qui fragmentent et émiettent l’activité de travail », explique dans le rapport Suzy Canivenic, chercheure à la Chaire Futurs de l’industrie et du travail à l’École des mines de Paris.

Des conséquences réelles sur la santé

L’utilisation de ces outils de communication crée un lien permanent avec l’entreprise, même en dehors des horaires de travail et dans la sphère personnelle, ce qui empêche les travailleurs de déconnecter totalement. Cette surcharge informationnelle peut mener à plusieurs problèmes de santé physique et mentale, notamment à l’épuisement, au stress et à l’anxiété.

Afin d’éviter ce trop-plein de messages, l’OICN conseille de couper ses notifications après une certaine heure, d’envoyer les courriels de manière différée ou encore de bien définir ce qui est considéré comme une urgence au sein de l’entreprise.

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L’infographie (CFDT-Magazine) :

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Qu’est-ce que l’infobésité ? :

L’infobésité (ou surcharge informationnelle) est un terme qui fait référence à la situation dans laquelle une personne est submergée par une quantité excessive d’informations, au point où cela devient difficile à gérer et à traiter. Cette surcharge peut être causée par divers facteurs tels que la croissance rapide de l’Internet et la disponibilité accrue de l’information, ainsi que la tendance à partager de plus en plus d’informations sur les réseaux sociaux.

Les conséquences de l’infobésité peuvent être négatives pour les individus et les organisations. Elle peut entraîner une perte de concentration, une diminution de la productivité, une augmentation de l’anxiété et du stress, et même une surcharge cognitive, où la capacité du cerveau à traiter l’information est limitée.

Pour faire face à l’infobésité, il est important de mettre en place des stratégies de gestion de l’information, telles que la mise en place de filtres pour trier les informations pertinentes, la limitation de la consommation d’informations non essentielles, et la mise en place d’une organisation efficace de ses propres données et informations.

Il est également important de se déconnecter régulièrement et de prendre des pauses pour permettre à notre cerveau de se reposer et de se ressourcer.

Les dangers de l’infobésité :


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Sources : Mailoop – Clubic – CFDT Magazine
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Le référentiel 2023 de l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN) :
Pour mémoire :
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